L’AG : un événement essentiel dans la vie de la coopérative
Ce lundi 27 janvier 2025, le Grenade accueillait une quarantaine d’associé·es et quelques invité·es à l’Auberge de la Valette, pour son assemblée générale annuelle. Chaque année, la coopérative fait de ce moment un vrai temps convivial permettant à tous ses membres (souvent ancien·nes collègues et/ou partenaires) de se retrouver dans une ambiance chaleureuse et détendue. Cette année, ce fut aussi l’occasion de présenter aux associé·es l’un des chantiers majeurs du Grenade en 2025 : l’ouverture de son sociétariat.

Pourquoi ouvrir le sociétariat de la coopérative ?
Le Grenade a été créé en 2016 par ses membres (à l’époque, le Court-Circuit et le Bieristan) pour assurer une mission de soutien de ses entreprises et accompagner l’essaimage de projets portés par des anciens ou actuels salarié·es de ces mêmes entreprises. De fait, la catégorie d’associées “entreprises membres” est encore aujourd’hui réservée aux activités économiques ayant été créées par un (ou plusieurs) membre de la coopérative. Il en va de même pour le parcours d’accompagnement spécifique du Grenade sur l’entrepreneuriat : pensé sur plusieurs années, autour de 6 modules socle obligatoires et 3 modules “à la carte”, ce parcours est réservé aux associé·es de la SCIC qui en font la demande. A l’époque de la création du groupement, ce fonctionnement garantissait la transmission des valeurs fondatrices du Grenade, centrées sur l’écologie et l’autogestion, au sein des nouvelles entreprises membres.
Cependant, cette particularité a une conséquence forte pour le groupement : elle limite l’apport de nouvelles visions, de nouvelles expériences et de nouvelles ressources au sein de la coopérative. Ainsi, sans attendre de modifier ses statuts, le Grenade a toujours souhaité accompagner les initiatives collectives innovantes, qu’elles émergent en son sein ou ailleurs.
Une forme d’ouverture engagée depuis le covid et renforcée avec la crise
Depuis 2018, le Grenade s’est engagé dans une forme d’ouverture qui s’est accentuée avec les crises sanitaire et économique : sollicité pour ses compétences dans l’entrepreneuriat collectif et la restauration de la transition, le groupement a mis au point des contenus de formation et des prestations d’accompagnement, pour répondre aux demandes extérieures. Accessibles à toutes personnes (membres ou non-membres), les stages de formation ont été conçus, et renforcés depuis 2022, pour soutenir le secteur des petites entreprises de proximité, en difficulté face aux multiples crises qui les frappent depuis 4 ans. Ces formations et formes d’accompagnement ont donné l’occasion au Grenade de découvrir de nombreux acteurs aux démarches inspirantes : cantines solidaires, auberges rurales en circuit court, boulangeries coopératives, associations autogérées, restaurants engagés… A l’été 2023, le Grenade décide même d’ouvrir ses prestations administratives (gestion de paies, appui à la gestion du personnel, appui au suivi de gestion) à l’extérieur.


Une évolution logique et cohérente avec le projet coopératif
La décision d’ouvrir le sociétariat du Grenade n’est donc pas venue de nulle part : elle est l’aboutissement logique d’un mouvement d’ouverture, engagé avec la création des formations et accentué par les nombreuses interventions, prestations d’accompagnement et démarches de soutien de ces dernières années. En outre, ce mouvement est en parfaite cohérence avec le projet de la coopérative : soutenir l’avènement d’une économie alternative, coopérative, écologique et démocratique. En accueillant en son sein des entreprises innovantes sur ces aspects ou désireuses de l’être, le Grenade souhaite les soutenir et renforcer toutes les externalités positives de ces activités : emplois porteurs de sens, entreprises respectueuses de l’environnement et des êtres humains, activités créatrices de lien social, etc.
Un important chantier pour le Grenade
Mais le travail qui attend le Grenade sur ce changement est immense. Au-delà des aspects purement administratifs tels que modifier les documents règlementaires de la Scic, de nombreuses questions se posent concernant les critères d’intégration et les conditions d’accueil de ces nouveaux membres : qui accueillir ? Selon quels critères ? Quel processus de validation ? Quelle place leur donner dans la gouvernance ? Doit-on envisager un parcours d’intégration ? A quels services ont-ils accès ? Quelle contribution financière leur demander ? … autant de questions auxquels le CAO et l’ensemble des associé·es devront répondre, avant d’accepter les candidatures des structures intéressées.
